Objectif:ne aura accompagné les autorités d’Enges, Hauterive, Saint-Blaise et La Tène durant trois ans pour permettre la fusion de ces quatre communes dont les nouvelles autorités entreront en fonction en janvier 2025. Comment ce processus s’est-il déroulé et que retenir de cette expérience ? Nous avons fait le point avec l’un des deux co-présidents du comité de pilotage, Rocco Mauri, lors d’une interview.
Monsieur Mauri est conseiller communal à Hauterive et a été épaulé tout au long du processus par son collègue Pascal Vaucher, conseiller général à La Tène et co-président du comité de pilotage.
Pour les quatre communes parties prenantes au projet de fusion, quels étaient les principaux enjeux partagés ?
Rocco Mauri : Il était clair dès le début que les enjeux étaient différents pour chacune des communes, mais le but commun était de créer une commune plus grande, mieux positionnée au niveau cantonal, tout en renforçant des synergies déjà existantes.
La première étape a été de lancer un sondage pour vérifier si la population partageait la vision des autorités politiques. Le résultat positif de celui-ci a résonné comme une première victoire: plusieurs tentatives de fusion, dans d’autres composantes géographiques, avaient en effet précédemment échoué.
Quels ont été les points forts de l’organisation des travaux menés dans le cadre de la fusion ?
R. M. : Impliquer la population dès le début* a été une décision-clé, garantissant à la fois un taux élevé de participation et une approbation majoritaire lors de la votation. Avec l’engagement du comité de pilotage, tous les ingrédients étaient réunis pour assurer le succès du projet. Sous la supervision d’objectif:ne, la participation citoyenne s’est révélée cruciale, et les groupes de travail ont accompli un travail exceptionnel. Cette démarche a permis au nouveau conseil communal de bénéficier d’un fil rouge, une référence inspirante pour l’avenir.
Les aspects techniques et juridiques de la convention de fusion ont également été pris en charge par objectif:ne, en tenant compte des préoccupations exprimées par les citoyens et les autorités politiques.
En termes de communication, objectif:ne a également fait le lien avec l’agence Plachta&Fischer. Nous avons pu organiser des points presse ou la diffusion d’informations à chaque étape, de manière judicieuse. Par exemple, des capsules vidéo ont permis de donner un visage humain à ce projet de fusion, alors que les rencontres publiques se sont déroulées avec la participation de personnalités comme Jean-Nat Karakash, qui a pu témoigner de l’expérience de Val-de-Travers et matière de fusion.
Enfin, le rôle du comité de campagne « Laténa OUI » a été décisif dans la création d’une dynamique qui a transcendé les clivages politiques. En s’appuyant sur le programme établi par objectif:ne, le comité a su insuffler un esprit festif, avant-gardiste et de cohésion qui a rassemblé tous les acteurs du projet, peu importe leurs affiliations politiques, et les a emmenés vers un objectif commun.
Quelle a été la plus-value de la présence et de l’action de l’équipe d’objectif:ne ?
R. M. : Objectif:ne a assumé avec brio le rôle de gardien du temps, en établissant dès le début un rétro planning partant de la date du 26 novembre 2023 que nous nous étions fixée pour organiser la votation populaire.
L’expérience acquise par l’équipe d’objectif:ne a permis de laisser la démarche se faire tout en donnant un temps et une place précieuse à la discussion.
Cette excellente gestion du temps a d’ailleurs permis de digérer un temps d’arrêt, car comme dans tout processus de fusion, il y a eu des points d’achoppement: ainsi, de fin 2022 à avril 2023, le groupe de travail Finances a stoppé ses travaux, les données concernant le coefficient fiscal semblant à ce moment-là trop inquiétantes. Il a fallu attendre les comptes 2022 pour voir que l’on pouvait continuer.
L’expertise d’objectif:ne, sa connaissance du terrain et sa capacité d’adaptation face aux imprévus ont été des atouts majeurs pour nos quatre communes.
Laténa envisage-t-elle d’autres collaborations avec objectif:ne dès 2025 ?
R. M. : Beaucoup de travail opérationnel est encore en cours afin que tout soit prêt au 1er janvier 2025 et l’entrée en fonction des nouvelles autorités communales, donc nous n’avons pas encore de vision pour l’an prochain.
Mais pour tout projet d’envergure, nous penserons à objectif:ne, qui sait de quoi on parle depuis l’abandon des districts et la mise en œuvre des régions, en termes de planification territoriale, d’interface avec le Canton, de recherches de subventions, du projet d’agglomération, des relations entre l’urbain et le rural, de pôles économiques, de pôles de gares, de mobilité…
Que retiendrez-vous de cette expérience ?
R. M. : Le caractère très professionnel et le côté humain des relations que nous avons eues avec objectif:ne, durant une période intense, sont remarquables.
A titre personnel, j’éprouve une satisfaction, une reconnaissance et finalement une amitié envers Daniel Grassi Pirrone et Charles-Guillaume Held. Nous avons travaillé avec des gens qui faisaient partie d’une même équipe et sur qui on pouvait se reposer en toute confiance.
Je garderai de beaux souvenirs de cette expérience et regrette presque de devoir dire au revoir à nos coéquipiers !
J’éprouve un profond respect pour le succès apporté par les autorités politiques intensément engagées et le travail d’objectif:ne.
Nos actualités précédentes sur ce sujet :
https://objectif-ne.ch/oui-je-le-veux/
https://objectif-ne.ch/l-identite-de-la-nouvelle-commune-de-latena-devoilee/
https://objectif-ne.ch/appui-a-la-future-commune-de-latena/
Le Journal de Laténa OUI :
https://latena-oui.ch/wp-content/uploads/2023/11/journal_de_la_fusion_DEF_LD.pdf
* quatre groupes de travail thématiques réunissant des citoyens ont permis de déterminer les éléments de base, soit les valeurs que devait contenir la convention de fusion. Et bien avant d’arriver avec le projet soumis à la votation, le comité de pilotage a rencontré les exécutifs communaux ainsi que la population. Puis différents groupes de travail ou concours d’idées ont également permis aux habitant.e.s de s’impliquer dans le projet, en réfléchissant par exemple au nom de la future commune, ou encore en travaillant avec l’appui d’un héraldiste sur le futur blason de Laténa.
