Dans un contexte professionnel marqué par la digitalisation et les facteurs d’incertitude, les besoins en nouvelles compétences évoluent très vite. Des métiers disparaissent, d’autres se créent. La formation continue joue un rôle-clé qui mérite d’être soutenu par les institutions. Ce sont les constats partagés par le professeur Giovanni Ferro Luzzi lors d’une conférence organisée lors de l’Assemblée générale d’objectif:ne du 17 novembre 2022 sur le thème: «Évolution du marché du travail: Enjeux et défis pour les communes du canton de Neuchâtel».
Depuis la crise du Covid, l’économie suisse traverse une période de «grande pénurie». L’incertitude caractérise notre époque, bouleversée par de nombreux facteurs comme la crise énergétique, l’inflation, et de très fortes tensions géopolitiques… La digitalisation des métiers est une variante supplémentaire à prendre en compte.
Tâches administratives menacées par l’intelligence artificielle
«Par le passé, on pensait que les machines se substitueraient au travail non qualifié, relève le professeur Ferro Luzzi, de l’Institut de recherche appliquée en économie et gestion de Genève. Or, la vision moderne consiste à dire que ce sont les tâches routinières, qu’elles soient manuelles ou cognitives, qui seront numérisées.» Les tâches administratives paraissent donc les plus menacées.
Les emplois du futur, selon M. Baldwin, sont ceux effectuant des tâches que l’intelligence artificielle et «l’intelligence lointaine» peinent à exécuter, en lien avec la cognition sociale. Par exemple, les emplois impliquant l’empathie, l’intuition, la créativité, la curiosité ou encore la compréhension d’interactions complexes entre équipes humaines.
L’importance de la formation continue
Le professeur Ferro Luzzi souligne que les compétences «dures» ou hardskills, ont une tendance à l’obsolescence. «Une certaine exigence de polyvalence et de flexibilité tend à mettre la pression sur les travailleurs moins qualifiés, souligne-t-il. La formation continue permet de mettre à jour ses compétences. Elle doit donc être rendue accessible aux personnes qui en ont le plus besoin». Il cite en exemple les outils d’encouragement à la formation continue proposés du canton de Genève et l’outil d’aide à la décision pour la Politique de cohésion sociale en milieu urbain, dite CATI-Ge.