Les représentant.e.s des communes des districts du Locle, de La Chaux-de-Fonds, de Courtelary et des Franches-Montagnes ont posé les premières bases du développement régional intercommunal au début des années 1970
L’Association Région Montagnes Neuchâteloises, d’abord groupe de travail interdistricts puis association inter-cantonale et aujourd’hui groupement de 9 communes neuchâteloises, est l’une des quatre régions-membres d’objectif:ne. Retour sur plus de 50 ans de collaboration intercommunale.
Les élu.e.s du début des années 1970 se réunissent tout d’abord au sujet des voies de communication, puis prennent rapidement conscience du fort potentiel économique et de formation du bassin de vie que constituent Le Locle – La Chaux-de-Fonds. Le nom de Centre-Jura est rapidement choisi pour désigner la région la plus peuplée de la partie haute de l’Arc jurassien, avec une forte volonté de s’affirmer comme centre et de casser une image de territoire périphérique. Pour appréhender plus précisément la situation et donner des perspectives politiques à la région, l’Université de Neuchâtel réalise l’étude intitulée « La région Centre-Jura, études des potentialités et des objectifs de développement ».
Sur la base de ce document finalisé un an auparavant, l’association Centre-Jura est créée le 17 juin 1976 dans le cadre de la LIM (Loi fédérale sur l’aide aux investissements en régions de montagnes, entrée en vigueur en 1974). Elle regroupe 19 communes qui partagent des préoccupations non seulement liées à la mobilité, mais aussi à l’industrie et au tourisme. Les communes des Franches-Montagnes n’adhèrent pas à l’association et rejoindront la Région Jura en 1978, dès la création du canton du Jura prononcée. Centre-Jura s’étend donc de La Brévine à l’ouest à Courtelary / Tramelan à l’est et compte alors plus de 68’000 habitant.e.s.
Le soutien de la Confédération permet le développement de mesures concrètes
Le premier Programme de développement de Centre-Jura est approuvé par la Confédération en 1981. Les communes bénéficient de financements complémentaires et les industriels et les hôteliers touchent des contributions spécifiques à l’économie privée. Les premières aides LIM interviennent dans l’optique d’un « rattrapage national » des niveaux d’équipements (réseaux d’égouts, électricité, etc.) des régions périphériques au Plateau suisse. Centre-Jura se dote alors d’un secrétariat régional dédié à l’administration des aides ainsi qu’au développement de projets.
Plusieurs projets d’envergure portés par Centre-Jura permettent aujourd’hui encore de faire rayonner la région. Parmi eux sont à retenir l’entière rénovation du Théâtre de l’Heure Bleue à La Chaux-de-Fonds, le CTM (Centre de Technologies Microtechniques) de St-Imier comme centre de compétences de l’Arc jurassien dans le domaine de la plasturgie et des étampes et la création du Parc régional Chasseral (concernant les communes bernoises) et du Parc naturel régional du Doubs. Les communes des Brenets, du Locle, de La Chaux-de-Fonds et des Planchettes ont adhéré à celui-ci dès le début des années 2000.
Une Nouvelle politique régionale fédérale bouleverse l’organisation inter-cantonale en place
Dès 2008, la Confédération met en place la Nouvelle politique régionale (NPR). Cette NPR est innovante et représente un défi important pour Centre-Jura: alors que les Régions étaient reliées directement à la Confédération dans le cadre de la LIM, avec la NPR ce sont les cantons qui deviennent les interlocuteurs exclusifs de la Confédération. Pour Centre-Jura, cela se traduit par deux procédures cantonales différentes!
Dès lors, communes bernoises et neuchâteloises vont réviser leur organisation. Côté bernois, l’association régionale Jura-Bienne, la Conférence des Maires du Jura bernois et 9 communes de Centre-Jura fusionnent au sein de l’association Jura bernois.Bienne. Pour les 10 communes neuchâteloises de Centre-Jura, une nouvelle association régionale, l’association Région Montagnes Neuchâteloises, est constituée le 4 juin 2019. Ses buts sont notamment de favoriser la collaboration et le partenariat entre les communes-membres, de définir une vision partagée du développement régional et développer des projets issus de la vision commune. Parmi les réalisations soutenues par la Région, le Réseau équestre neuchâtelois, la Maison de la Tourbière aux Ponts-de-Martel ou encore le parcours de « Street Art » au Locle.
Un Plan directeur régional et un Accord de positionnements stratégiques fédèrent les Montagnes
Deux documents stratégiques identifient les objectifs communs aux membres de l’association Région montagnes Neuchâteloises. L’enjeu du Plan directeur régional conçu pour répondre aux exigences fédérales et cantonales nées de l’adoption de la nouvelle Loi sur l’aménagement du territoire (LAT) est de combiner judicieusement les attentes qui émanent de l’espace rural comme de la partie urbaine qui composent la Région Montagnes Neuchâteloises. Quant à l’Accord de positionnements stratégiques (APS) reconduit fin février 2024, il définit trois axes forts: création, patrimoines (naturel, architectural, horloger, etc.) et horlogerie et haute précision. Douze objectifs sous-tendent ces axes pour assurer un positionnement territorial concerté autour du slogan désormais parfaitement illustratif de la Région Montagnes Neuchâteloises: Espaces de liberté et de création.
