Pour celui qui a œuvré dans les pays de l’hémisphère sud et arpenté bien des territoires humains, c’est un peu comme une évidence: tous les chemins mènent à Neuchâtel, la région de son cœur. Et à sa fonction de responsable du domaine Mobilité au sein d’objectif:ne. Alain Guye a le développement durable vissé au corps. Une «vocation» qui n’a jamais quitté cet adepte de course à pied. De longue distance, forcément. Portrait.
Quand les planètes s’alignent
Avec Katia Chardon Badertscher, Alain Guye fait partie des «anciens» qui ont contribué à la construction de l’association RUN dès 2004. Aujourd’hui, il est responsable du domaine Mobilité et secrétaire général de la Région Neuchâtel Littoral. Celui qui parle de «privilège» pour évoquer ses activités professionnelles s’explique: «Pour œuvrer au développement durable de la plus belle région du monde, je n’ai pas besoin de me forcer!». Alain Guye a été directeur de l’Association Ecoparc, il est partenaire et dirige également l’entreprise Globalité Management active dans le développement durable des entreprises et collectivités.
Et l’ex-étudiant en Lettres de l’Université de Neuchâtel sait de quoi il parle lorsqu’il évoque le globe, lui que ses études de géographie ont conduit dans l’hémisphère sud. En Afrique du Sud notamment, où il se rend en 1996 pour revenir au pays avec un postgrade en environnement et développement. Et où il rencontre celle qui deviendra son épouse. Après un premier emploi de chargé de programmes pour l’Afrique de l’Est auprès de la Fondation Terre des hommes en Suisse, Alain Guye éprouve le besoin de partir sur le terrain et devient délégué adjoint à Conakry, en République de Guinée. Puis assistant du directeur des programmes Asie et Amérique du Sud, à Lausanne. «J’ai toujours ressenti le besoin d’avoir un impact, d’être là où l’on peut contribuer à faire bouger les choses. Et les planètes se sont alignées pour me ramener dans ma région», glisse-t-il dans un grand sourire.
Engagé, mais pragmatique
Améliorer les choses. Cette ambition semble accompagner Alain Guye tout au long de sa trajectoire professionnelle. Et elle pourrait bien, surtout, avoir forgé la personnalité engagée de celui qui à 16 ans était déjà bénévole auprès de Terre des hommes.
Cet expert du développement durable, passionné par ses aspects environnementaux et sociétaux, avoue ne pas se sentir à l’aise dans l’habitude. Il tient à préciser: «Je m’implique, mais je suis aussi pragmatique. Car on n’arrive à rien si l’on n’est pas conscient de la réalité des autres.» Une attitude indispensable pour faire naître des objectifs et des consensus régionaux, notamment autour d’enjeux tels que la densification. «Aujourd’hui, nous pouvons montrer qu’on peut y amener une véritable qualité de vie.»
La «courche»
Avec malice, Alain Guye précise qu’à 30 ans, il était «déjà marié trois fois: la première lors du mariage traditionnel célébré en Afrique du Sud, la deuxième au civil en Suisse et la troisième à l’église». Papa de deux adolescentes de 12 et 16 ans, il officie volontiers comme «une sorte de manager sportif» pour ses filles, qui s’affirment dans le handball et le karaté (l’aînée fait partie de l’équipe de Suisse).
Lui-même pratique aujourd’hui «la courche» en autonomie, non chronométrée. Une discipline qu’il situe entre la course et la randonnée, dans laquelle il intègre parfois le vélo. Les distances sont souvent très importantes, à l’instar des tours du lac de Neuchâtel ou du Léman. Des parcours au long cours, encore.