Jonathan Gretillat n’est pas tombé dans la politique par hasard. Conseiller communal socialiste à Neuchâtel en charge du dicastère des finances, de l’économie, des affaires sociales et de la population, il aborde la politique sans posture, avec le souci du concret et la cohérence des idées. Après une dizaine d’années comme avocat, il a mis sa carrière entre parenthèses pour se consacrer entièrement à la vie publique. Notre portrait.
Un homme de principes
C’est une inquiétude, puis une révolte calme, qui poussent Jonathan Gretillat à s’engager. Adolescent, il est déjà attentif à la vie publique et ressent un malaise face à certaines évolutions du débat politique. «À un moment, j’ai senti que certaines tendances allaient à l’encontre de mes valeurs. Je ne pouvais pas rester spectateur.» Militer devient alors une suite logique. Il rejoint le Parti socialiste, où il retrouve ses idéaux. L’engagement est local, concret: d’abord au Conseil général, puis au Grand Conseil, et en parallèle au sein d’associations comme l’ASLOCA, qu’il finira par présider. «Le logement, c’est un besoin fondamental, mais aussi l’une des principales sources d’inégalités», affirme-t-il.
De l’avocat à l’élu
Formé au droit, Jonathan Gretillat exerce pendant plus de dix ans comme avocat, notamment en droit du travail. Ce parcours nourrit son engagement politique.
«J’ai toujours eu envie de défendre les gens», explique-t-il. «Comprendre les institutions, les leviers, les limites… ça aide énormément dans l’action publique.» En 2024, il choisit de franchir un cap: il se présente au Conseil communal de Neuchâtel et est élu. En quelques semaines, il met fin à son activité, transmet sa clientèle et quitte son étude. «Ce n’était pas une décision facile, mais je savais que je pouvais contribuer autrement. Et puis, voir cette confiance qui vous est donnée par les électrices et les électeurs… cela vous oblige.»
L’amour de Neuchâtel
Pour lui, Neuchâtel n’est pas simplement un cadre de vie agréable: c’est un ancrage intime, une ville qu’il connaît et aime profondément. «J’aime son histoire, sa population, son potentiel». Il voit dans les incertitudes du monde actuel un appel à renforcer les politiques locales, à les rendre plus proches, plus humaines. «On ne peut pas tout résoudre à l’échelle communale, mais on peut vraiment améliorer la vie des gens.»
Une vision pour la région
Lorsqu’on l’interroge sur la gouvernance régionale, Jonathan Gretillat plaide pour une approche coopérative. Pour lui, objectif:ne doit être un facilitateur, une plateforme d’échange. «Cette association doit jouer un rôle de liant entre les communes, le canton et la société civile.» Il défend une dynamique collaborative, fondée sur la mise en commun des forces plutôt que sur leur opposition.
Des équilibres à trouver
Le quotidien d’un élu professionnel est exigeant, et Jonathan Gretillat ne le cache pas.
«La vie politique ne s’arrête jamais», confie-t-il. Il s’accorde parfois quelques pauses, mais elles restent rares. Ce qui le préoccupe surtout, ce n’est pas son propre équilibre, mais celui de toutes celles et ceux qui se lancent en politique. «Si on veut une démocratie représentative, il faut rendre ces engagements compatibles avec la réalité des gens.» Car la politique, insiste-t-il, ne doit jamais devenir un monde à part.