Conseiller communal et homme de terrain, Benoît Simon-Vermot a rejoint le conseil d’administration d’objectif:ne il y a bientôt une année. Représentant le Val-de-Travers, il apporte à l’institution son œil affûté, forgé dans les arcanes de la politique locale… et les missions humanitaires internationales.
Benoît Simon-Vermot porte en lui cette force tranquille que donnent les responsabilités, et ce recul qu’offrent les années passées en mission au CICR, à des milliers de kilomètres du canton de Neuchâtel. Aujourd’hui conseiller communal chargé du dicastère de l’administration, de l’économie et de la protection de la population, il incarne un engagement de proximité nourri par des années à l’international. Le Vallonnier d’origine a rejoint l’été dernier le conseil d’administration d’objectif:ne, qu’il considère comme «un outil précieux pour fédérer, faciliter, faire avancer les projets».
Sur les traces de son père
C’est une enfance bercée par la politique locale qui le met sur la voie. À Fleurier, son père participe au cours des années 1980 à la création du groupe Forum, qui insuffle un vent de renouveau dans la politique communale. À 17 ans, Benoît Simon-Vermot se lance au sein du Parti radical-démocratique, gravit les premières marches au Conseil général, avant de partir étudier à Saint-Gall. Un premier chemin de traverse qui en annonce d’autres, car Benoît Simon-Vermot sait reconnaître les bonnes occasions quand elles se présentent à lui.
Du CICR à objectif:ne
Et l’aventure ne fait que commencer, puisqu’en 2011, il rejoint le CICR. Pendant près de six ans, il sillonne les terrains sensibles : Nigeria, Irak, Birmanie, Érythrée, Azerbaïdjan, Cameroun. Administrateur de délégation, il gère logistique, finances et ressources humaines. «Cela m’a appris à relativiser nos problèmes. Là-bas, l’essentiel est ailleurs. Le confort, les repères, la stabilité, tout est mis à l’épreuve.» Il en revient changé. Plus serein face aux petits tracas, plus conscient des véritables priorités de l’existence.
De retour en 2017, le hasard —ou l’opportunité— fait le reste. Une place se libère au Conseil communal de Val-de-Travers et Benoît Simon-Vermot saisit sa chance. «Je suis un homme d’opportunités, mais pas opportuniste», glisse-t-il. Le ton est posé. Homme de compromis, mais pas tiède, il aime la politique pour son ancrage concret, son effet direct sur la vie des habitants : «Les zones 30, la Grand-Rue de Couvet qu’on refait, ce sont des choix politiques qui changent le quotidien, et c’est pour cela que je fais de la politique.»
Chez objectif:ne, il retrouve une autre facette de l’action publique : celle du lien intercommunal, du travail de fond. «Cette institution a une vraie capacité à fédérer, à structurer les projets. Pour des communes de taille moyenne comme la nôtre, c’est un appui précieux.» Il y voit un rôle de facilitateur, mais aussi un espace de coopération, où les quatre régions du canton apprennent à dialoguer, à construire ensemble, en valorisant leurs différences.
Du côté jardin
Et quand il rentre chez lui? Il referme la porte du bureau comme on coupe un robinet. «Ma compagne ne saurait même pas vous dire ce que je fais exactement», dit-il en souriant. Avec deux enfants de cinq et sept ans —un troisième est en route—, les soirées sont bien remplies. Il court un peu, quand il peut. Lit, parfois. Mais surtout, il essaie de profiter de tous les bonheurs de la vie. Sans se prendre trop au sérieux. «Il faut être sérieux, mais ne jamais trop se prendre au sérieux», répète-t-il. Une devise à son image : limpide, solide et résolument tournée vers les autres.