Les enjeux liés au développement du territoire comprennent autant de domaines d’activité que d’acteurs différents et d’intervenants spécialisés apparaissant au fur et à mesure de l’avancement des projets. Cette configuration relativement complexe implique que les processus soient planifiés, coordonnés et suivis par un Bureau d’assistance au maître d’ouvrage (BAMO) capable de comprendre puis de fédérer les intérêts en présence pour aboutir à une vision commune. Au gré des différentes phases de travail, il s’agit de faire intervenir également des bureaux spécialisés dont les compétences et les résultats techniques permettent aux porteurs de projets ainsi qu’aux autorités de se positionner. Dans ce contexte, Gregory Huguelet-Meystre a pu apprécier et bénéficier des prestations d’objectif:ne lors de différents mandats d’urbaniste liés à des projets ambitieux.
Le regard de Gregory Huguelet-Meystre sur les capacités de « facilitateur » et les complémentarités d’objectif:ne permet de mieux comprendre notre rôle et nos implications au service de ces grands dossiers.
Après un parcours universitaire en géographie et études urbaines ainsi qu’au bénéfice de plusieurs années d’expérience au sein de bureaux d’études, des services de l’Aménagement du territoire et de l’Économie du canton de Neuchâtel, puis dernièrement de la direction de RWB Neuchâtel SA, Gregory Huguelet-Meystre a également présidé durant 5 ans la section romande de la Fédération suisse des urbanistes. C’est en sa qualité d’urbaniste et avec son point de vue de spécialiste dans ce domaine qu’il a accepté de nous livrer ses impressions quant au rôle d’objectif:ne dans les processus de projets.
Dans quels contextes et projets avez-vous été sollicité par objectif:ne ?
Gregory Huguelet-Meystre : J’ai eu l’occasion de collaborer avec objectif:ne en tant que BAMO dans le cadre de l’étude de densification d’un site industriel à Marin-Epagnier*, dans l’établissement du Masterplan îlot4 Les Sors à Marin-Epagnier ainsi que dans le cadre de la révision du Plan d’aménagement local (PAL) de La Grande Béroche.
Quelles sont selon vous les plus-values de la présence et de l’action de l’équipe d’objectif:ne ?
G.H-M. : En tant que BAMO, objectif:ne s’est positionné en complémentarité directe avec les prestations d’urbaniste ou d’aménagiste. L’aménagement du territoire est un jeu d’acteurs qui peut, en fonction des contextes, s’avérer particulièrement complexe. En effet, les différentes parties prenantes, qu’il s’agisse des maîtres d’ouvrage, des autorités, des riverains, etc. défendent des intérêts naturellement différenciés. Lorsque la situation est simple et le nombre d’acteurs limité, l’urbaniste peut très bien se positionner également en chef d’orchestre. Dès que les enjeux et postures se politisent et se durcissent, l’implication d’un BAMO, en l’occurrence objectif:ne, permet à l’urbaniste de se concentrer spécifiquement sur le projet urbain et sa conception technique. L’intervention du BAMO permet alors de dissocier le projet (porté par l’urbaniste) du processus (porté par le BAMO). Cela réduit, à mon sens, le risque que le projet soit pris en otage du processus, en particulier lorsque les intérêts sont divergents. Dit autrement, l’urbaniste n’a pas à gérer les tensions ou conflits.
En outre, l’aménagement du territoire est parfois le catalyseur d’enjeux politiques. Le rôle et la connaissance fine d’objectif:ne de la sphère politique apporte une réelle plus-value au mandataire technique.
Enfin, d’un point de vue pratique, le portage logistique et organisationnel d’un projet par un BAMO tel qu’objectif:ne est sans aucun doute un gain de temps et d’énergie aussi bien pour les maîtres d’ouvrage que pour les mandataires.
Quels points forts identifiez-vous dans les résultats obtenus ?
G.H-M. : Dans le cadre du Masterplan îlot4 Cité des Sors, le rôle d’objectif:ne a été central pour, en amont du projet, identifier les acteurs et les intégrer au processus. Ensuite dans le cadre du projet, objectif:ne a joué le rôle de tampon et de facilitateur entre les différents acteurs et le maître d’ouvrage.
Lors de la révision du PAL de La Grande Béroche, objectif:ne accompagnant la commune depuis plusieurs années, son rôle a été de faire les liens nécessaires entre les différents projets en cours et assurer la cohérence des réflexions et des actions.
Pour l’étude visant la densification d’un site industriel, objectif:ne a été essentiel pour paramétrer et organiser les échanges avec la commune. Le début de processus s’est déroulé dans un contexte de divergences d’intérêts relativement marquées. L’action d’objectif:ne a été décisive pour trouver un terrain d’entente politique.
Objectif:ne est parfois considéré comme un concurrent par certains bureaux spécialisés en aménagement du territoire et d’urbanisme, qu’en pensez-vous ?
G.H-M. : La plus-value d’objectif:ne, en tant que BAMO, réside dans ses compétences et connaissances politiques et des processus liés. Dans le cadre de mon expérience, j’ai pu constater qu’objectif:ne n’a jamais pris le lead dans les réflexions et décisions techniques. Dans ce contexte, je ne pense pas qu’objectif:ne soit un concurrent aux bureaux spécialisés en aménagement du territoire et en urbanisme. C’est un rôle complémentaire : l’urbaniste s’occupe du technique, objectif:ne du politique.
Recommanderiez-vous la collaboration que propose objectif:ne, et si oui, à qui plus particulièrement ?
G.H-M. : L’intervention d’un BAMO est nécessaire lorsqu’il s’agit de coordonner un grand nombre d’acteurs ou alors d’assurer une certaine continuité dans les réflexions. En ce sens, je recommanderais objectif:ne en premier lieu aux communes ou à des maître d’ouvrage privés lorsque leurs projets ont une dimension politique relativement marquée.
Que retiendrez-vous de ces expériences ?
G.H-M. : Les expériences avec objectif:ne ont particulièrement bien fonctionné, car empreintes de confiance et de respect des compétences de chacun.
* ce projet sera présenté lors d’une prochaine publication d’objectif:ne.