Après 20 ans de carrière comme chef d’entreprise, Didier Boillat est entré en 2021 à l’exécutif de la commune de Neuchâtel et au Conseil d’administration d’objectif:ne pour la Région Neuchâtel Littoral. Photographe animalier à ses heures, mais aussi amateur d’art et de haute horlogerie, il se refuse à entrer dans un moule tout fait, assumant son authenticité et son franc-parler, volontiers teintés d’une tonalité décalée.
Didier Boillat a pris dès 2021 la direction du Dicastère du développement technologique, de l’agglomération, de la sécurité, des finances et des ressources humaines de la Ville de Neuchâtel. Au sein du Conseil d’administration d’objectif:ne, il représente la Région Neuchâtel Littoral (RNL), dont le positionnement met notamment l’accent sur la stratégie «Smart», qui conjugue développement technologique et action publique au service du bien-vivre collectif.
Une vision qui correspond bien aux domaines de prédilection du conseiller communal: finances, ressources humaines, mais aussi digitalisation figurent en bonne place dans son agenda à l’exécutif de la commune fusionnée. Doté d’un regard d’entrepreneur, Didier Boillat aborde volontiers ses dossiers de manière systémique: «Je suis arrivé au moment de la fusion, carrefour symbolique vers un nouvel élan qui nous a permis de repenser notre organisation. Nous avons procédé à la mise en place de processus et d’outils pour faire exploser les silos et construire de manière transversale. Ce sont ainsi 65 projets qui figurent dans le portefeuille du développement technologique.»
«Nous devons réfléchir ensemble à l’avenir»
Engagé pour un canton fort et uni, Didier Boillat a la conviction que l’avenir passe par la co-construction de l’agglomération neuchâteloise: «C’est une question d’échelle et de bassin critique; nous sommes un petit canton, nous devons donc réfléchir ensemble pour atteindre, graduellement, une vision cantonale.» Les travaux d’objectif:ne constituent à ses yeux, conjointement à ceux de l’Association des communes neuchâteloises (ACN), les piliers de ces évolutions: «La grande force de ces développements sont les accords de positionnement stratégiques qui valorisent les atouts de chaque région, tout en générant une dynamique partagée.»
De l’économie à la politique
Originaire de La Chaux-de-Fonds, où il a passé toute sa jeunesse et suivi l’école de commerce, Didier Boillat s’établit à Corcelles au début des années 2000. Après l’obtention de sa licence universitaire en gestion d’entreprise, et au fil des opportunités, il mène une carrière bien remplie au sein de différentes entreprises: son parcours passe par IBM, Peugeot, puis prend un tournant décisif lorsqu’il accède en 2003 à la direction de Ctésias SA sur mandat des sociétés cantonales de médecine des cantons de Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel et Valais. «En partant de zéro», il construit et développe cette société d’abord installée à Romont (FR) et la domicilie dès 2006 dans le canton de Neuchâtel.
Sur le versant politique, Didier Boillat entre au Parti libéral-radical en 2012 et est élu dans la foulée au Conseil général de Corcelles-Cormondrèche, puis accède à l’exécutif communal et au Grand Conseil neuchâtelois, fonctions miliciennes qu’il assume à côté de son activité professionnelle. Il deviendra président du parti cantonal en 2020. C’est en 2021 qu’il fait de la politique son métier, élu au Conseil communal de la Ville de Neuchâtel lors de la fusion.
Rendez-vous avec la nature
Côté loisirs, Didier Boillat se lève volontiers tôt le week-end pour aller observer les chamois près de Rochefort ou les chevreuils aux abords de la Vieille Thielle. «Passionné et curieux de tout» selon ses propres mots, il dévoile des centres d’intérêts éclectiques, photographie animalière mais aussi objets artisanaux de collection, montres mécaniques et œuvres d’art.
Dans son bureau à l’Hôtel de Ville, on découvre plusieurs toiles d’Ivan Moscatelli, avec qui il a noué un lien fort au fil des années: «J’ai adoré autant l’artiste que la personne», confie-t-il, ému. A l’image du regretté peintre italo-suisse aux productions parfois décalées, Didier Boillat revendique un côté «provocateur et non conventionnel». Dans son propos, il se libère du carcan du personnage politique et n’hésite pas à casser les codes: «Je préfère rester moi-même et assumer des contradictions que de me dénaturer pour correspondre à un plan de carrière construit de toutes pièces.»